mardi 4 décembre 2012

Visite de Cuzco et ses sites archéologiques



Cuzco était jadis la cité la plus importante de tout l’Empire Inca. Son nom provient du mot quechua Qosq’o qui signifie « nombril du monde ». Avec plus de 360 000 habitants, Cuzco est aujourd’hui la capitale archéologique incontestée des Amériques. Il s’agit de la plus ancienne ville habitée du continent ainsi que du centre touristique le plus important de tout le pays. Elle est située à environ 3300 mètres d’altitude.

Pour notre premier matin dans la ville, nous n’avons rien de prévu. On fait la grâce matinée jusqu’à 8hr30, on déjeune tranquillement à l’hôtel puis on se prépare pour une première sortie en ville. Il a plu pratiquement toute la nuit, mais ce matin la température est un peu mieux, même si ça reste quand même froid. On doit bien s’habiller !



On emprunte l’avenue principale El sol pour se diriger jusqu’à la Plaza de Armas. Il s’agit d’une redécouverte pour moi, puisque j’y suis déjà venue en 2006 avec mon amie Marie-Josée. La plaza est très jolie avec sa fontaine centrale, ses fleurs et ses petits arbres. À l’époque inca, elle occupait un espace deux fois plus vaste qu’aujourd’hui. On ne manque pas l’imposante cathédrale avec ses deux clochers ainsi que l’église de La Compania construite par les Jésuites. Deux drapeaux surplombent la plaza : celui rouge et blanc du Pérou et celui arc-en-ciel représentant l’Empire Inca (et non, il ne s’agit pas du drapeau de la fierté guay!) On prend quelques photos. J’adore la vue sur les collines aux alentours avec les maisons aux toits de tuiles orangées. On parcourt les rues débouchant sur la plaza et on fait un peu de magasinage. Retour à l’hôtel vers 13hr15 pour y rejoindre notre guide organisateur Juan Carlos.



Dans l’après-midi, on effectue un tour de ville ainsi qu’une visite des principaux sites archéologiques aux alentours. On joint donc un groupe accompagné d’un guide. À ma grande déception le tour s’effectue uniquement en anglais… J’imagine que c’est parce que la majorité des gens sont anglophones. C’est là qu’on se rend compte que Dennis faisait toute la différence. Je m’ennuie déjà ! 

On commence par la visite de la Cathédrale. Sa construction a débuté en 1559 et dura près d’un siècle. Elle est composée de 2 églises distinctes qui forment un tout : El Triunfo à droite qui est la plus ancienne (1536) et Jésus Maria à gauche (1733). Il s’agit de la plus grande cathédrale de tout le Pérou. La structure principale occupe l’emplacement d’un ancien palais Inca. À l’époque coloniale, les Espagnols détruisaient tous les temples et palais incas pour les remplacer par des églises afin de soumettre le peuple inca à la religion catholique. La cathédrale contient l’une des plus belles collections d’art colonial de la ville, en particulier des peintures de la Escuela Cusqueña (École de Cuzco). On découvre la plus ancienne peinture de Cuzco représentant la ville après le grand séisme de 1650. On découvre aussi la statue crucifix du Señor de los Temblores (Seigneur des tremblements de terre) reconnu pour sa protection contre les tremblements de terre, nombreux au Pérou. Dans la cathédrale, il y a une quantité phénoménale d’objets en or et en argent, cela doit sûrement valoir des millions de dollars, c’est fou ! Après environ 30 minutes, on sort de la cathédrale et on se fait harceler par des vendeurs ambulants et des madames costumées de robes et chapeaux typiques avec un petit agneau dans les bras. Ces dernières demandent à se faire photographier en échange d’argent. C’est un peu pathétique…


Ensuite, on visite l’église de Santo Domingo. Celle-ci est également construite sur les ruines d’un ancien site inca appelé Coricancha (cour d’or), le temple principal de Cuzco. Il s’agissait du temple le plus riche de tout l’Empire inca. À l’époque, les murs de ce temple était recouvert de 700 feuilles d’or massif, pesant chacune près de 2 kg. Quelques mois seulement après l’arrivée des Espagnols, tout l’or et l’argent se trouvant dans le temple avait été entièrement pillé et fondu. Nous avons donc visité l’intérieur de l’église où il y a encore quelques vestiges de l’ancien temple. Ceux-ci figurent parmi les plus beaux spécimens d’architecture inca au Pérou. Les murs inca ont résisté aux plus violents séismes contrairement aux murs de l’église qui ont été détruits ou sérieusement endommagés à quelques reprises.




 
Vestiges de l'ancien temple Coricancha



Sacsayhuaman
Sacsayhuaman


Nous reprenons l’autobus pour aller visiter 4 sites archéologiques en banlieue de la ville de Cuzco. D’abord, nous nous rendons à Sacsayhuaman. Cette immense ruine constituait un centre observatoire ainsi qu’une forteresse pour les Incas. Bien que la dimension du site soit imposante, il ne reste en réalité que 20% de sa structure d’origine. En effet, peu de temps après la conquête, les Espagnols abattirent la plupart des murs et utilisèrent les pierres pour construire leurs propres demeures à Cuzco, laissant sur place les blocs les plus lourds formant la base des remparts. Ces derniers sont au nombre de trois et construits sur 3 différents niveaux. Les remparts sont parallèles, longs de 600 m, disposés en zigzag et constitués d’immenses blocs monolithiques, (le plus grand mesure 9 m de haut, 5 m de large et 4 m d'épaisseur, pour un poids d'environ 350 tonnes !) parfaitement assemblés et encastrés les uns dans les autres. On estime que plus de 20 000 hommes travaillèrent pendant 50 ans à la construction de cette forteresse. La technique utilisée pour transporter et assembler de telles masses reste un mystère. Il faut savoir qu’à cette époque les Incas ne connaissaient pas la roue ! Ils avaient planifié la  construction de la ville de Cuzco sous la forme d’un puma. Sacsayhuaman en était la tête et les 22 murs en zigzags, les dents. De nos jours, une importante cérémonie religieuse commémorative et touristique a lieu à chaque année lors de l’Inti Raymmi (Fête du soleil), au solstice d’hiver (24 juin). Nous avons la chance d’observer et de prendre quelques photos d’un superbe arc-en-ciel lors de notre passage sur le site. Nous avons également une magnifique vue sur l’étendue de la ville de Cuzco et sa Plaza de armas.

Tambo Machay
Le prochain site visité est celui de Tambo Machay. Il s’agissait d’un site de repos où les Incas pouvaient s’abreuver à même une source d’eau cristalline. Ce site est composé d’un superbe bain cérémoniel en pierre. Il est surnommé El bano del Inca. Nous avons passé à côté d’un 3e site nommé Puca Pucara que nous n’avons pas visité. Celui-ci était probablement un pavillon de chasse, un poste de garde ou une halte pour les voyageurs. Finalement, nous avons visité un dernier site nommé Qenko. À cet endroit, nous avons découvert une mystérieuse grotte souterraine à l’intérieur de laquelle se trouvaient de grosses pierres plates qui avait été taillées spécifiquement sous forme d’autels. Les prêtres incas s’en servaient lors du processus de momification des corps lors des journées pluvieuses. Ils vidaient les corps de leur sang et des entrailles. Ensuite, ils utilisaient des huiles et herbes spécifiques au nettoyage et à la conservation du corps. Finalement, le corps était placé en position fœtale et recouvert des plus beaux tissus, prêt à renaître dans une autre vie. Une fois les corps momifiés et préservés, ils étaient utilisés et exposés lors de cérémonies importantes.
 
Après la visite des sites, nous faisons une petite halte dans une boutique de vêtements fabriqués en laine d’alpaca. On nous explique comment faire la différence entre les vrais et les faux chandails (100% synthétique). La vraie laine d’alpaca est beaucoup plus chère. Habituellement, la plupart des vêtements qui sont vendus dans les petits kiosques touristiques sont faux, même si on nous assure que c’est 100% en laine d’alpaca…

Nous terminons la visite des sites en fin d’après-midi et l’autobus nous dépose non loin de notre hôtel.

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